Quand j’avais 8 ans, stimulé par la lecture d’une courte biographie d’Edison, j’essayais, un jour de pluie sur le chemin de l’école, d’inventer quelque chose pour ne pas me mouiller, jusqu’à réaliser que cela avait déjà été inventé:

le parapluie que j’avais à la main, ustensile simple et efficace
Je n’inventais rien alors, mais je commençais à expérimenter le plaisir de reconnaître les choses que j’utilisais comme des créations, comme des réponses à des questions préalables que je voulais découvrir. C’est ainsi que je suis entré dans le monde magique des créations humaines qui m’a fasciné et subjugué, peut-être même en excès. Docteur en physique atomique et moléculaire, ma carrière professionnelle s’est consolidée comme chercheur en Intelligence Artificielle pendant plus de trente ans. Mais je ressentais le manque d’un dialogue entre la recherche scientifique et d’autres domaines plus proches des sciences sociales et humaines, afin d’examiner de manière plus approfondie les questions relatives à la sagesse et au bonheur. J’essayais de mettre en rapport une intuition vitale devenue centrale depuis ma jeunesse –la liberté créative de la réalité– avec les besoins de la société actuelle, jusqu’à comprendre finalement cette liberté créative comme le véritable fondement de la vie humaine que l’histoire a faite affleurée comme une nécessité pour assurer non seulement le bonheur social, mais la survie même de l’espèce humaine.